Les femmes qui accouchent sous le secret en France, 2007-2009

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Par Catherine Villeneuve-Gokalp
Français

Résumé

Chaque année en France, 600 à 700?femmes demandent le secret de leur accouchement. Cette étude, réalisée dans 83 des 100?départements, a permis de rassembler des informations administratives sur 835?accouchements secrets ayant eu lieu de juillet 2007 à juin 2009, et de connaître les caractéristiques sociodémographiques ainsi que le contexte de la grossesse de 739?femmes. À la naissance, 10?% des femmes établissent la filiation, 13?% indiquent leur identité dans le dossier de l’enfant et 29?% y laissent un pli fermé qui, si plusieurs conditions sont remplies, permettra à l’enfant de connaître son identité. Trois «?profils?» principaux de femmes ont été définis : les «?jeunes femmes dépendantes de leurs parents?» (25?% des femmes), les «?femmes indépendantes?» (25?%), et les «?femmes seules en situation de précarité?» (15?%). L’accouchement secret n’est donc pas seulement le fait de très jeunes femmes «?abandonnées?» par leur partenaire ou en situation de précarité, même si elles sont effectivement surreprésentées. Dans le délai légal de deux mois après la naissance, 14?% des mères reprennent l’enfant. Les femmes qui reviennent le plus souvent sur leur décision sont celles qui ont dû se séparer de l’enfant sous la pression de contraintes familiales ou économiques. L’accouchement secret étant plus rare chez les femmes qui ont acquis leur indépendance économique ou qui vivent en couple, celles qui y ont recours seraient plus déterminées et se rétracteraient moins souvent.

Mots-clés

  • accouchement secret
  • Conseil national pour l’accès aux origines personnelles (Cnaop)
  • filiation
  • parentalité
  • France
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