Fin de l'union conjugale, genre et tâches ménagères en Suisse

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Par Boris Wernli, Caroline Henchoz
Français

Résumé

Les analyses longitudinales, qui suivent un même individu dans le temps, sont rares et portent essentiellement sur l’évolution de la répartition des tâches domestiques entre les conjoints. Elles soulignent l’accroissement du temps que les femmes consacrent aux tâches ménagères lors de la constitution du couple et de la famille, mais elles ne disent pas si ce phénomène est réversible. Observe-t-on l’inverse à la fin de l’union ? Qu’en est-il des hommes ? L’analyse longitudinale des données du Panel suisse de ménages (PSM), recueillies entre 1999 et 2009, montre que la fin de l’union conjugale (par séparation ou décès) entraîne une diminution du temps que les femmes consacrent aux tâches ménagères, alors qu’elle a peu d’effet sur l’investissement des hommes. La discussion des différents facteurs expliquant ces résultats nous amène à nuancer la portée explicative de la théorie du doing gender, largement mobilisée dans les études sur la répartition des tâches domestiques au sein du couple. Cette théorie semble plus appropriée pour décrire le comportement des femmes que celui des hommes. L’implication ménagère de ces derniers semble, en effet, moins dépendre des personnes avec lesquelles ils sont en interaction que de facteurs culturels comme les références normatives en matière de répartition et d’investissement ménager propres à chaque génération.

Mots-clés

  • analyse longitudinale
  • Suisse
  • genre
  • tâches ménagères
  • égalité
  • couple
  • panel des ménages
  • génération
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