Mesurer la migration internationale par enquête : leçons de l'exemple espagnol

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Par Mónica Martí, Carmen Ródenas
Français

Résumé

L’obtention d’informations démographiques et sociales sur la population immigrée par des techniques d’échantillonnage nécessite une enquête spécifique. Afin de garantir la fiabilité des résultats, le plan de sondage ne doit pas être limité aux caractéristiques démographiques habituelles, il doit aussi prendre en compte l’année d’arrivée des immigrants. Faute d’avoir inclus cette variable dans la conception initiale de l’enquête ou dans ses ajustements ultérieurs, les estimations risquent fortement d’être biaisées, et par conséquent celles de toutes les variables corrélées à l’année d’arrivée. Cet article analyse le cas espagnol pour deux raisons. La première est qu’il existe en Espagne une source administrative, les registres municipaux de la population, où sont enregistrés tous les migrants quel que soit leur statut légal, et dont les chiffres constituent une référence à laquelle peuvent être comparées les estimations tirées des enquêtes. La seconde est qu’à côté des informations sur la migration fournies par l’Enquête sur les forces de travail espagnole, une nouvelle enquête spécialement consacrée à la population immigrée –?l’Enquête nationale sur les immigrés, effectuée en 2007 (ENI-2007)?– est également disponible. La possibilité d’exploiter ces trois sources de données fait de l’Espagne le meilleur banc d’essai en Europe pour évaluer la fiabilité de la mesure des flux migratoires par technique d’échantillonnage.

Mots-clés

  • Espagne
  • flux migratoire
  • estimation biaisée
  • enquête sur l’immigration
  • Enquête sur les forces de travail
  • année d’immigration
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