Âge à l'entrée en union des femmes en Afrique. Les données des enquêtes et des recensements sont-elles comparables ?
L’article évalue la comparabilité des enquêtes et des recensements pour estimer les tendances de l’âge au mariage des femmes en Afrique. L’indicateur utilisé est l’âge médian au premier mariage tiré de la proportion de célibataires par âge. Deux corpus de données sont utilisés : d’une part, une base panafricaine sur la nuptialité qui permet d’évaluer à l’échelle du continent les écarts entre les estimations tirées des deux types de sources (453 recensements et enquêtes nationales réalisés depuis 1950 dans les 55 pays africains) ; d’autre part, 15 enquêtes MICS dont le double enregistrement de la situation matrimoniale, sur les questionnaires « ménage » et « individu », permet de préciser les facteurs de discordance. L’âge médian au mariage est généralement plus élevé d’après les recensements que d’après les enquêtes. Plusieurs mécanismes d’erreurs sont en jeu. Côté recensements, les imprécisions sur la situation matrimoniale conduisent à une surestimation des célibataires et donc de l’âge médian au mariage. Côté enquêtes, la tendance à sous-estimer l’âge des jeunes femmes en deçà du critère d’éligibilité de 15 ans et la moins bonne couverture des célibataires par l’enquête conduisent à une sous-représentation des célibataires et donc à une sous-estimation de l’âge au mariage. Plutôt que de privilégier l’une ou l’autre source, nos analyses encouragent à n’en négliger aucune.
Mots-clés
- Nuptialité
- âge au mariage
- statut matrimonial
- proportion de célibataires
- indicateur transversal
- recensement
- enquête
- Afrique
- qualité des données