Le rôle de l’héritage et du revenu du travail dans les choix matrimoniaux

Par Nicolas Frémeaux
Français

Cet article étudie l’importance du patrimoine hérité dans les choix matrimoniaux en France. À partir des enquêtes Actifs financiers et Patrimoine, nous utilisons l’information disponible sur le patrimoine parental afin d’estimer le patrimoine hérité espéré des individus tout au long de leur vie, ce qui permet d’étudier le patrimoine hérité total. Nous montrons qu’il existe une similarité des conjoints du point de vue du patrimoine hérité. De plus, il est très improbable pour une personne n’ayant pas reçu d’héritage d’épouser un riche héritier (ou une riche héritière). Alors que l’éducation explique la majeure partie de l’homogamie en termes de revenu permanent, elle explique seulement 20 % de la corrélation du patrimoine hérité. Enfin, nous mettons en évidence une faible substituabilité entre héritage et revenus du travail. Ces derniers ne compensent que partiellement un manque de richesse parentale. Nos estimations font état d’un degré d’homogamie relativement stable entre 1992 et 2010. Le degré de substituabilité augmente quant à lui légèrement à la fin de la période d’étude. Deux mécanismes peuvent expliquer ces résultats : le processus de socialisation et l’effet des préférences. Ces nouveaux résultats sont déterminants pour comprendre la dynamique des inégalités et plus particulièrement les conséquences de l’évolution à long terme de l’héritage dans les pays riches.

Mots-clés

  • homogamie
  • héritage
  • marché du mariage
  • inégalités
  • patrimoine
  • France
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