L’avant-garde en matière d’espérance de vie montre-t-elle la voie au reste de la population ?

Par Domantas Jasilionis, Vladimir M. Shkolnikov, Evgueni M. Andreev, Dmitri A. Jdanov, Denny Vågerö, France Meslé, Jacques Vallin
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Les populations pionnières, bénéficiant les premières de l’augmentation de l’espérance de vie, ouvrent-elles pour les autres groupes la voie vers de meilleures chances de survie et de longévité ? Cette étude a pour but d’identifier dans quelle mesure, en Finlande, en Suède et en Norvège, la population qui n’appartient pas à cette avant-garde pourrait suivre les trajectoires de mortalité déjà tracées par les pionniers aux différents groupes d’âges et pour différentes causes de décès entre 1970 et 1995. Les résultats montrent qu’il n’y a pas eu de convergence systématique des trajectoires du reste de la population vers celles de l’avant-garde. Ils confirment au contraire la théorie selon laquelle chaque changement sanitaire majeur commence par induire une divergence dans les évolutions de mortalité. En effet, au niveau infranational, loin de connaître avec un certain délai les mêmes progrès que le groupe précurseur, le reste de la population suit son propre chemin de réduction de la mortalité, répondant à des déterminants différents. L’étude montre aussi qu’il faut un temps considérable pour que l’ensemble de la population atteigne les taux de survie dont l’avant-garde bénéficiait en début de période d’observation. C’est le cas notamment de la prévention et du traitement des maladies cardio-vasculaires.

Mots-clés

  • Finlande
  • Suède
  • Norvège
  • espérance de vie
  • mortalité
  • causes de décès
  • instruction
  • état matrimonial
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