Écarts de fécondité en fonction du niveau d’instruction : le rôle de la religion en Grande-Bretagne et en France

Article
Par Nitzan Peri-Rotem
Français

La fécondité baisse et l’infécondité augmente généralement avec le niveau d’instruction des femmes. On ne sait pas vraiment si un niveau d’études supérieures implique un comportement reproductif identique chez les femmes selon les confessions et les pratiques religieuses. Cette étude utilise des données issues de l’Enquête par panel auprès des ménages britanniques (BHPS) et du volet français de l’enquête Generations and Gender (GGS) ou Erfi, afin d’explorer les interactions entre la religion (mesurée par la pratique, l’appartenance à la religion catholique en France, au protestantisme et au catholicisme en Grande-Bretagne), le niveau d’instruction et la fécondité des femmes nées entre les années 1920 et 1960. En Grande-Bretagne, un niveau d’études élevé diminue plus souvent les probabilités de maternité chez les femmes appartenant à une religion que les autres, qu’elles soient ou non pratiquantes (cet effet d’interaction n’est pas retrouvé en France). Mais dans les deux pays, la religiosité atténue la relation négative entre le niveau d’instruction et la taille des familles. Alors que, pour les femmes sans appartenance religieuse, la relation est globalement négative, on constate une relation en U chez les catholiques pratiquantes. Les disparités de descendance finale selon l’appartenance et la pratique religieuses sont plus prononcées chez les femmes les plus instruites, certainement à cause de perceptions différentes de la valeur et du coût des enfants.

Mots-clés

  • religion
  • religiosité
  • fécondité
  • instruction
  • infécondité
  • France
  • Grande-Bretagne
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