Les déterminants micro-économiques des migrations urbain-rural : leur variabilité en fonction de la position dans le cycle de vie

Par Cécile Détang-Dessendre, Virginie Piguet, Bertrand Schmitt
Français

Résumé

L’objectif de ce travail est de proposer une grille d’analyse qui permette de distinguer les facteurs explicatifs des mobilités des individus selon leur position dans le cycle de vie et selon leur origine géographique (urbaine, rurale). Nous partons de l’hypothèse que les décisions de migration sont le résultat d’un arbitrage visant à satisfaire, sous contraintes (financières, familiales, de qualification, etc.), certains besoins (d’ordre professionnel et résidentiel) compte tenu des niveaux de l’offre locale de travail, logements, aménités naturelles, services aux particuliers, etc. Ces besoins et contraintes sont différents à chaque phase du cycle de vie de l’individu. L’estimation de la probabilité de migrer entre 1982 et 1990, réalisée sur un sous-échantillon national extrait de l’échantillon démographique permanent (EDP), montre que, chez les individus âgés de 15 à 24 ans en 1982, les préoccupations professionnelles contribuent significativement à expliquer les choix de migration, et ce, plus particulièrement pour les jeunes qui résidaient dans le rural en 1982. La structure familiale (agrandissement de la famille) et le statut d’occupation du logement jouent un rôle prépondérant dans l’explication des migrations des 25-44 ans, alors que la situation professionnelle semble, pour eux, moins influente. Chez les plus âgés (45-64 ans en 1982), le passage à la retraite, associé aux changements dans les structures familiales (départ des enfants), influe sur les probabilités de migration, notamment pour les individus qui résidaient en milieu urbain en début de période.

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