Comment les migrations affectent-elles la mortalité infanto-juvénile en zone rurale ? L’exemple de Niakhar, Sénégal

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Par Ulrich Nguemdjo, Bruno Ventelou
Français

Explorant les riches données longitudinales fournies par l’Observatoire de santé et de population de Niakhar, cette étude examine les effets des migrations sur la mortalité infanto-juvénile dans les familles rurales restées au village. Les migrations, en particulier de courte durée, sont associées de manière positive aux chances de survie des enfants de moins de cinq ans au sein du ménage. On constate également que les déplacements de courte durée des femmes d’âge actif ont plus d’incidences sur la mortalité des enfants que ceux de leurs homologues masculins. De surcroît, des effets croisés sont identifiés entre ménages de la même concession, ce qui est conforme à l’idée que les familles rurales africaines partagent les gains de l’émigration avec une communauté étendue de voisins. Enfin, l’effet des migrations maternelles de courte durée sur la survie des enfants de moins de cinq ans demeure globalement positif, mais nettement plus modeste. L’émigration de la mère, en particulier pendant la grossesse, semble améliorer la probabilité de survie des enfants juste après la naissance, mais celle-ci tend à diminuer après l’âge d’un an et lorsque la mère est absente.

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