Comportements démographiques et génétique du comportement

Par Atam Vetta, Daniel Courgeau
Français

Résumé

L’utilisation de l’héritabilité proposée par la génétique du comportement pose de nombreux problèmes. Celle-ci repose sur des concepts et des méthodes basés sur les travaux de Fisher (1918) et de Jinks et Fulker (1970) : nous indiquons les questions qu’ils soulèvent et montrons que les hypothèses à la base de la génétique du comportement ne tiennent pas. Un trait de comportement ne doit pas être analysé en utilisant le concept d’héritabilité mais en utilisant le coefficient d’intensité de l’hérédité. Les confusions dans l’interprétation statistique du concept d’héritabilité abondent. La fécondité diffère des autres traits de comportement sous de nombreux aspects. Elle est influencée par de nombreux facteurs d’environnement qui sont en partie connus. La fécondité des hommes et des femmes est affectée par des facteurs différents selon le sexe et doit être étudiée en utilisant des techniques différentes. L’opposition entre nature et culture introduite par Galton au XIXe siècle ou la génétique proposée par Fisher au début du XXe siècle n’ont pas d’utilité à l’ère de la génomique. Nous avons besoin de concepts nouveaux. Un de ceux-ci pourrait être la valeur d’espèce d’un gène, un autre est celui de gènes régulateurs, c’est-à-dire de gènes à effet positif ou négatif qui régulent un trait de comportement. Ce dernier concept pose un défi sérieux au concept fisherien de gènes additifs qui doit être abandonné. La génétique moléculaire est aujourd’hui la clé pour mieux comprendre les comportements humains et animaux.

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