La fécondité dans les pays anglophones développés hors d'Europe : Canada, États-Unis, Australie et Nouvelle-Zélande

La conjoncture démographique des pays développés
Par Jean-Paul Sardon
Français

Résumé

Les populations anglophones d’Amérique du Nord et d’Océanie, ont, semble-t-il, toujours eu une fécondité plus élevée qu’en Europe, en dépit de l’absence de toute politique visant à intervenir de manière directe dans la sphère familiale. Cependant, depuis quelques décennies, l’écart a tendance à se réduire, ces pays se retrouvant aujourd’hui au niveau des pays européens les plus féconds. Dans ces pays, comme en Europe, la période écoulée depuis la seconde guerre mondiale a été caractérisée par le baby-boom et le recul de la fécondité qui lui a succédé. Le baby-boom y a été plus marqué et plus précoce qu’en Europe. Il a atteint son maximum en 1957 aux États-Unis, en 1959 au Canada, et en 1961 en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’ajournement des naissances et leur report à des âges toujours plus élevés a suivi des modalités particulières aux États-Unis. En effet, après le baby-boom, la fécondité des jeunes femmes américaines a rejoint très rapidement son niveau antérieur, et elle est restée à peu près stable depuis. Au contraire, partout ailleurs, le recul des taux de fécondité s’est poursuivi sous l’effet de l’ajournement continu des naissances. De ce fait, dans la plupart des pays, la hausse de la fécondité au-delà de 30 ans, consécutive à la récupération des naissances ajournées a, au mieux, contrebalancé le recul aux âges jeunes ; aux États-Unis, cette hausse, qui provient avant tout d’une augmentation de l’intensité de la fécondité des générations, entraîne une progression de l’indicateur conjoncturel. Dans cet ensemble, le Canada se distingue par une fécondité relativement faible ; l’indicateur conjoncturel s’est stabilisé depuis quelques années à 1,5 enfant par femme, soit une valeur très proche de celle de l’Union européenne dans son ensemble.

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