Familles nombreuses et couples sans enfant

La conjoncture démographique des pays développés
Les déterminants individuels des comportements reproductifs en Italie
Par Letizia Mencarini, Maria Letizia Tanturri
Français

Résumé

Les estimations récentes de la fécondité des générations italiennes nées après 1960 révèlent une forte augmentation de la proportion de femmes sans enfant et une proportion élevée de mères ayant un seul enfant. Le groupe des femmes dont la parité est la plus basse (0 ou 1 enfant) est donc désormais plus nombreux que celui des mères de deux enfants. L’objectif de cet article est de dégager le profil des femmes qui n’ont pas reproduit la norme dominante de la famille de deux enfants. L’analyse prend en considération les caractéristiques individuelles de la femme, celles de son conjoint, ainsi que celles du couple durant les premières années de la vie commune. L’article examine les motifs invoqués par les femmes pour expliquer pourquoi elles n’ont pas d’enfant ou pourquoi elles n’en ont pas davantage, et la manière dont elles pourraient réagir à certaines mesures de politique familiale. Cette étude exploite les données d’une enquête réalisée en 2002 dans cinq zones urbaines italiennes. Les résultats montrent que c’est le groupe des femmes sans enfant qui diffère le plus de la catégorie modale des mères de deux enfants. Les facteurs associés à une faible fécondité ou à une fécondité qui s’écarte du standard – entre autres, un niveau d’instruction supérieur et l’absence de pratique religieuse – restent pertinents pour caractériser le comportement reproductif des générations féminines nées vers les années 1960. Il semble que le groupe des mères d’un enfant unique soit le plus susceptible de se laisser influencer par certaines mesures de politique familiale.

Voir l'article sur Cairn.info