Pertes et changements de filiation chez les enfants nés en France depuis les années 1960

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Par Francisco Munoz-Pérez
Français

Résumé

Une enquête réalisée par l’Ined en 1997 à partir des registres d’état civil, complétée par des statistiques judiciaires sur la période récente, a permis de retracer l’évolution des pertes de la filiation paternelle et de la double filiation depuis les années 1960 en France. Les profondes transformations conjugales survenues au cours de cette période ne se sont pas accompagnées d’une plus grande instabilité du lien de filiation, au contraire les enfants souffrent moins souvent de la rupture de ce lien qu’il y a trente ou quarante ans. Cette plus grande stabilité bénéficie surtout aux enfants nés hors mariage, jadis les plus affectés par les ruptures de filiation, ainsi qu’à ceux nés dans le mariage, pour lesquels ces ruptures ont aujourd’hui quasiment disparu. Bon nombre d’enfants ayant perdu leur filiation paternelle ont bénéficié d’une deuxième filiation, en particulier lorsque l’enfant est né dans le mariage. L’immense majorité de ceux qui ont perdu leur double filiation en bénéficient à nouveau, qu’ils soient nés hors ou dans le mariage.

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