La composition par âge d'ensembles réduits pose des problèmes d'autant plus nombreux et plus sérieux que ces ensembles {cités d'habitation, administrations, grandes entreprises etc.) sont de plus en plus isolés du reste de la population, en vertu de textes ou de statuts juridiques, qui réduisent les échanges avec l'extérieur. La répartition par âge de tels ensembles est rarement conforme à la normale, les contingences immédiates l'emportant le plus souvent sur le souci d'équilibre futur. Les distorsions qui en résultent sont non seulement très profondes, mais durables, car elles se transmettent d'une génération à l'autre. Sans doute, d'une génération à l'autre, les anomalies sont- elles étalées, grâce à une certaine dispersion (dispersion des âges des parents à la naissance pour les cités, dispersion des âges au recrutement pour les grandes entreprises ou les administrations). Mais cet étalement n'est pas suffisant pour corriger les défauts initiaux, lesquels, dans des circonstances défavorables (pyramides à surplomb et à fortes entailles, faible mobilité) pourraient être encore sensibles au bout d'un siècle ou davantage. M. Louis Henry étudie particulièrement le cas de villes nouvelles, montre, sur des exemples, l'étendue des disproportions actuelles et de celles qu'il faut attendre, et souligne la nécessité de tenir compte, lors de l'affectation initiale des logements, de la composition par âge et par situation de famille.