Recherches sur la fécondité biologique. Étude d'un groupe de familles nombreuses. Présentation d'un cahier de l'I.N.E.D

Par Paul Vincent
Français

Résumé

La fécondité biologique ou la fertilité de l'espèce humaine est restée longtemps du domaine de la fable et du préjugé. C'est que, contrairement à une opinion fort répandue, le biologue ne peut mesurer cette fertilité, même de façon approximative, parce qu'elle dépend largement de lois du hasard, c'est-à-dire d'une disproportion considérable entre les causes et les effets, disproportion défiant les instruments les plus perfectionnés. Si le laboratoire ne peut donner de réponse, c'est que celle-ci est du domaine de l'observation statistique. Avant l'orientation des recherches scientifiques en ce sens, on se bornait à citer des cas d'importante fécondité, telle femme ayant eu, par exemple 20 enfants. Ce chiffre extrême ne fixait qu'une limite supérieure, mais pas une moyenne, ni, à plus forte raison, une dispersion autour de cette moyenne. On n'avait "de même, qu'une idée assez vague de l'intervalle minimal entre deux naissances et de l'intervalle moyen, en l'absence de contraception. L'insuffisance de la connaissance en cette matière et surtout la méconnaissance du caractère probabiliste de la fécondité ont des conséquences défavorables. En particulier la bibliographie relative à la prévention des naissances sème dans le public des illusions qui risquent un jour d'avoir des répercussions regrettables, du point de vue même des auteurs de ces ouvrages. Depuis quelques années, des recherches ont été entreprises par voie statistique, surtout en France et aux États-Unis. Les travaux de M. Louis Henry, en particulier, sur des populations non malthusiennes, ont enfin éclairé la question sous un jour scientifique. La difficulté vient non du faible nombre des popu lations non malthusiennes (elles sont en majorité dans le mondé) mais du fait qu'elles se prêtent très rarement à l'établissement de statistiques correctes. De son côté, M. Paul Vincent a entrepris l'analyse systématique des familles nombreuses qui ont été candidates aux prix de la première fondation Cognacq-Jay avait déjà donné d'intéressants résultats d'autres recherches entreprises sur la fécondité biologique. Ses principaux travaux viennent d'être publiés par l'I.N.E.D. dans un cahier que l'auteur présente ici aux lecteurs de Population.

Voir l'article sur Persée