La pénétration progressive de la statistique et de la comptabilité nationale dans la vie sociale met, peu à peu, en évidence l'importance primordiale de la population active dans le développement économique. La production économique dépendant de plus en plus étroitement du degré de qualification et d'instruction des hommes en activité, il n'est pas excessif d'affirmer que le revenu national d'un pays se lit plusieurs années d'avance sur la population scolaire et la nature de l'enseignement qui lui est donné. Il n'est pas surprenant, en tous cas, que le ministre de l'Éducation nationale à Rome ait demandé une étude sur la composition probable ou nécessaire de la population active italienne, en 1975. La connaissance de cette structure doit lui permettre d'orienter l'éducation donnée aux jeunes Italiens. Cette étude a été entreprise par la SVIMEZ., organisme étudiant particulièrement le développement du Mezzogiorno, mais parfaitement qualifié pour formuler une telle prévision, pour l'ensemble de l'Italie. Les résultats de cette étude viennent d'être publiés. Des indications avaient déjà été données à son sujet dans Population. M. Nino Novacco, secrétaire général de la Svimez, a rédigé, pour le Congrès de l'Union internationale pour l'étude scientifique de la Population (septembre 1961, New-York) , une communication sur cette étude et a bien voulu nous autoriser à la reproduire ici. La prévision porte non seulement sur la population active en 1975, selon le degré de qualification, mais sur le nombre de diplômés de divers degrés qui devront être « produits » chaque année et sur le nombre de maîtres qu'il faudra former pour satisfaire ces objectifs. Il s'agit semble-t-il, du premier essai en ce genre, pourvu d'une portée aussi lointaine et aussi profonde. L'étude italienne devrait servir de prototype aux autres pays, car, étude d'avant- garde, elle montre avec audace et clairvoyance le chemin.