Trois paroisses de Saint-Domingue au XVIIIe siècle. Étude démographique

Par Jacques Houdaille
Français

Résumé

Si l'on est aujourd'hui assez bien renseigné sur la fécondité et la mortalité des populations blanches du XVIIIe siècle, on ignore jusqu'ici à peu près tout de leur démographie lorsqu'elles se trouvent transplantées dans des pays tropicaux. Les archives de la France d'outre-mer possèdent une riche série de registres paroissiaux, moins bien tenus que ceux de France, mais qui fournissent une documentation valable pour une étude détaillée de l'émigration au XVIIIe siècle. Ils gagneraient à être complétés par un dépouillement méthodique des listes de passagers conservées aux Archives nationales qui ne présentent que peu de lacunes de 1750 à la Révolution. Les résultats donnés dans cet article ne sont nullement représentatifs de Saint-Domingue, et encore moins des Antilles. En effet, les paroisses choisies en raison du bon état de leurs registres comptaient de nombreuses personnes de couleur qui avaient atteint un statut social relativement élevé. Les mariages interraciaux y étaient, de ce fait, beaucoup plus fréquents que dans le Nord et que dans les grandes villes où se fixaient la plupart des émigrantes blanches. Signalons qu'en évaluant la composition génétique de la population de couleur à la veille de la Révolution, l'auteur a oublié que parmi les esclaves figuraient de nombreux mulâtres et même des quarterons.

Voir l'article sur Persée