Une récente enquête de l'I.N.E.D. a montré que la connaissance du public en matière démographique avait fait quelques progrès depuis la guerre. D'autre part, l'analyse continue a permis de mesurer, pour l'ensemble de la population, les deux composantes du mouvement naturel, mortalité et fécondité, ainsi que l'influence de la nuptialité. Quant à l'apport des migrations internationales {immigration nette), il est connu avec une précision moindre, mais néanmoins à peu près satisfaisante. Beaucoup plus incertaine est la connaissance des variations régionales et locales. Pour remédier à l'absence de registres de la population, divers moyens indirects ou partiels ont été utilisés : inscriptions sur les listes électorales, capacité des logements neufs, recensements complémentaires locaux. Malgré leur utilité, les résultats ne donnent pas une bonne vue d'ensemble. Le moyen le plus sûr est l'utilisation des recensements. Ceux de 1946 et de 1954 avaient déjà été étudiés, dans ce but, par le Révérend Père Mols, professeur au Collège théologique Saint-Albert à Louvain. Dès la parution des résultats du recensement de 1962, il a repris cette importante question pour donner un premier bilan des mouvements de la population sur le territoire français.