Les statistiques d'état civil sont, en France comme dans tous les pays, établies et publiées globalement, sans tenir compte de la nationalité. De ce fait, des confusions et des interprétations erronées peuvent se produire, dans les pays qui ont une proportion appréciable d'étrangers. En France, le classement des naissances par nationalité a été fait une première fois de 1888 à 1891, puis a été abandonné. En 1927, et à nouveau à l'occasion d'un débat parlementaire sur la naturalisation, il a été prescrit de porter sur les bulletins de naissance la nationalité de chacun des parents. Ces données ont été publiées jusqu'en 1931, mais les lacunes ont été si nombreuses que la statistique a été à nouveau abandonnée. Le dépouillement des naissances par nationalité a été repris par l'I.N.S.E.E. depuis 1946, mais n'est publié que dans la statistique définitive du mouvement de la population, laquelle s'arrête actuellement à 1955. L'importance de l'immigration, depuis plusieurs années, attire à nouveau l'attention sur ce problème important. La présentation des données de l'état civil ne permet pas de mesurer directement et de façon précise l'influence de l'immigration de diverses sortes, sur les naissances dans la métropole. M. Robert Nadot, chargé de recherches à l'I.N.E.D., présente ici les estimations les plus plausibles de cette influence.