L'utilisation pleine et correcte des données démographiques est un problème déjà ancien, une masse importante de données sécrétées depuis un siècle, pour ne pas remonter plus haut, n'ayant pas encore pu être utilisées de façon pleinement satisfaisante. Cette utilisation pose une question de moyens quantitatifs {parfois même pour la simple publication des tableaux et des chiffres obtenus) et de méthodes d'analyse et d'interprétation. La multiplicité des facteurs retenus aujourd'hui et leur dépendance réciproque fréquente rendent plus difficile l'interprétation. Des erreurs importantes ont été commises dans le passé, par l'établissement de conclusions trop rapides, ignorant ou sous-estimant ces interdépendances. L'analyse factorielle a pour objet de permettre une interprétation aussi correcte que possible de l'influence propre des divers facteurs; à cet effet, elle utilise parfois la méthode des correspondances, imparfaite assurément, mais permettant de rectifier les erreurs venant d'une observation directe et d'obtenir de bonnes approximations. M. Léon Tabah, directeur de recherches à l'Institut national d'études démographiques, analyse ici avec cette méthode les résultats d'une enquête faite en Algérie sur des facteurs susceptibles d'avoir quelque relation avec la fécondité.