La mortalité accidentelle a joué, dans l'histoire et la préhistoire, un rôle très variable et, en grande partie indépendant de la mortalité dite normale. En apparence simple, la mesure de cette mortalité soulève de nombreuses difficultés de définition et d'application pratique. C'est pourquoi les comparaisons brutales, dans le temps ou entre pays et même entre subdivisions administratives, peuvent donner lieu à de fortes erreurs de jugement. La baisse de la mortalité depuis deux siècles ne s'est pas répercutée sur la mortalité accidentelle, bien que les progrès de la médecine, de la chirurgie et, plus récemment, de la réanimation agissent dans le sens favorable. Le nombre et la proportion des accidents augmentent même à certains âges et pour certaines causes. En particulier, la mortalité par accident de la route est devenue un grand sujet de préoccupation, qui fait intervenir la notion de valeur de la vie humaine. M. J.C. Chesnais, expert démographe du Centre National de la Recherche Scientifique, présente et analyse ici les résultats depuis 1826, date à partir de laquelle les statistiques permettent de suivre l'évolution.