La reconstitution automatique des familles : un fait acquis

I. — Progrès de l'analyse démographique
Par J. Legare, B. Desjardins, Hubert Charbonneau, P. Beauchamp
Français

Résumé

La reconstitution automatique des familles : un fait acquis P. Beauchamp, H. Charbonneau, B. Desjardins, J. Légaré La constitution de fiches de famille à partir d'une liste d'actes d'état civil suppose un certain nombre d'étapes, qui ont été codifiées dans le manuel Fleury -Henry. La figure 1 illustre ces étapes : partant d'un acte de mariage (premier mariage), on rapproche les actes relatifs à la naissance, au décès et au mariage des enfants, ainsi que ceux du décès des conjoints et du remariage éventuel du conjoint survivant. En cherchant à automatiser ces diverses étapes, il est apparu que le pivot central de la reconstitution devenait la mention, dans les actes, d'un couple déterminé : le sujet et son conjoint, les parents du sujet, etc. Laissant provisoirement de côté les actes ne comportant pas de mention de couple, on part donc du fichier constitué par les actes bien identifiés, (figure 2). On procède, par tris successifs, à l'appariement (rapprochement) puis au jumelage des mentions relatives au même couple, et l'on constitue ainsi des "fiches d'histoires de couple". On essaie ensuite de compléter ces fiches au moyen des actes sans mention de couple, puis on procède au couplage des événements relatifs aux enfants (naissance - décès, naissance-mariage), afin d'aboutir à la "fiche de famille reconstituée". Les méthodes préconisées ont fait l'objet d'un essai en vraie grandeur, pour la population canadienne du XVIIeme siècle (2 7000 actes). Le tableau J indique d'abord la proportion des actes contenant une mention de couple, et le tableau 2 précise le rôle des couples dans les actes : nouveaux mariés, sujet et conjoint, parents du sujet, témoins. L'appariement, on l'a vu, est effectué après un certain nombre de "tris". Ici, on a retenu comme critères de tris le nom codé (code Henry) de chacun des conjoints du couple, le nom codé de l'époux et le prénom de celui-ci, le nom codé de l'épouse et le prénom de celle-ci (voir un exemple dans le tableau 3). Grâce à une technique d'appariement particulière, le nombre de paires est encore réduit (tableau 4). Aux diverses étapes, les cas litigieux ou insolubles sont traités à la main, et le tableau 5 donne les "taux de succès" correspondants. La figure 3 est un exemple de fiche d'histoire de couple avant traitement des actes sans mention de couple, et la figure 5 montre la version définitive de cette fiche après traitement de ces actes. La figure 4 et le tableau 6 montrent comment, et avec quel succès, sont traités automatiquement ces actes à information déficiente. Après couplage des divers événements relatifs aux enfants, on aboutit à la fiche de famille classique (figure 6). Cette méthode ne vise qu'à automatiser les cas les plus faciles. Dans un certain nombre de cas, le couplage doit donc être fait manuellement (tableau 7), mais l'ordinateur peut traiter 93 '/odes cas. Le prochain obstacle à surmonter est maintenant celui de l'acheminement des données du manuscrit à l'ordinateur, qui reste très lourd.

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