Perspectives à long terme de la population française et leurs implications économiques

Par Georges Photios Tapinos, Hervé Le Bras
Français

Résumé

Le Bras Hervé et Tapinos Georges. — Les perspectives de la population française à long terme et leurs implications économiques. Ces nouvelles perspectives de la population française reprennent et approfondissent un ensemble de travaux effectués il y a cinq ans par le Conseil de Planification français. Par rapport aux projections traditionnelles, on y trouve quatre éléments nouveaux : — les hypothèses de fécondité. Au lieu d'une extrapolation des taux actuels de fécondité générale par âge vers une situation stable, elle aussi définie par ses taux de fécondité, un modèle de constitution de la famille a été choisi dont on a déduit les taux de fécondité à l'état stable. On peut ainsi relier la répartition des familles, l'âge des mères ou les intervalles entre naissances aux caractères globaux de la fécondité dans les quatre hypothèses retenues (de 1,4 à 2,6 enfants en moyenne par femme à long terme). — les oscillations à long terme. Traditionnellement, après une période de transition plus ou moins longue la fécondité est stabilisée. Ici, on a aussi envisagé l'hypothèse alternative de fluctuations entretenues sur la longue durée (avec une période variant de 33 à 100 années). — le long terme. L'horizon des perspectives de population dépasse rarement 20 années. Une certaine confusion s'instaure alors entre prévision et perspective. Ici, point d'ambiguïté. L'horizon est à 100 ans (en 2075) pour bien montrer que l'on se préoccupe d'analyser certaines conséquences à long terme des évolutions prochaines et pour mieux dégager ce qui peut obérer l'avenir de ce qui le trouble passagèrement. — les modifications de l'âge à la retraite et de l'activité des femmes. D'habitude, on maintient constantes, ou faiblement variables les structures d'activité par âge. L'analyse fait alors ressortir l'effet propre des évolutions démographiques sur l'activité. Ici, on a élargi le champ en comparant cet effet à celui que provoquerait une baisse plus ou moins ample de l'âge à la retraite et une augmentation plus ou moins rapide de l'activité féminine. Dans l'ensemble, les résultats font apparaître une grande stabilité de l'activité. La charge des actifs dépend à peine de la structure par âge, mais peut être considérablement modifiée par les deux facteurs institutionnels étudiés.

Voir l'article sur Persée