Brahimi Michèle. — Mortalité des étrangers en France. Aussi bien en France qu'en Suisse ou qu'en R.F.A., les quotients de mortalité des immigrés sont inférieurs aux âges actifs à ceux des autochtones. Des erreurs d'observation ne peuvent expliquer à elles seules ces résultats et si la possibilité d'un retour au pays avant le décès n'est pas une hypothèse qu'on peut totalement rejeter, elle n'est cependant pas suffisante. La sous-mortalité des étrangers serait due en partie à la sélection à l'entrée, plus importante chez les hommes plus souvent actifs que chez les femmes et cela d'autant plus que les courants d'immigration sont plus récents. Mais elle reflète aussi des différences profondes dans les causes de décès. A âge égal, les étrangers d'âge actif meurent moins souvent que les autochtones de maladies cardio-vasculaires, cancers, alcoolisme et suicide, maladies fortement liées au mode de vie engendré par nos sociétés industrielles.