Les échanges matrimoniaux chez les Dogons de Tabi. Absence d'effet statistique global des unions dites « préférentielles »

Par Marie-Hélène Cazes
Français

Résumé

Cazes Marie-Hélène. — Les échanges matrimoniaux chez les Dogons de Tabi. Absence d'effet statistique global des unions dites « préférentielles ». Cet article teste le mode de choix du conjoint dans une population de Dogons, formant un isolât ethnique, où une structure matrimoniale contraignante devrait a priori entraîner un écart par rapport au modèle panmictique d'unions aléatoires. Vivant au Mali, dans l'arrondissement de Hombori, ces Dogons du massif de Tabi comprennent près de 2 000 personnes dont les généalogies ont été reconstituées sur 6 à 7 générations en moyenne. On y présente les unions dites « préférentielles », selon la tradition orale de la population et on confronte ce modèle traditionnel avec les mariages conclus, le recueil des généalogies fournissant les données quantitatives du phénomène. Deux approches sont adoptées successivement : étude de la parenté proche (mariages entre cousins directs du 4e degré), puis de la parenté classificatoire (mariages entre cousins classificatoires). Dans les deux cas, les fréquences des mariages observés sont comparées à celles d'unions aléatoires. Les résultats montrent : a) que la fréquence des mariages entre cousins germains est relativement élevée (+ 15 % pour l'ensemble); b) que la distribution des unions ne s'écarte pas significativement, pour autant, de celle correspondant à des unions au hasard.

Voir l'article sur Persée