Les émigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. IV. Monographies et migrations socio-professionnelles

Par Philippe Collomb
Français

Résumé

Collomb Philippe. — Les emigrants de l'Ouest Audois dix-neuf ans après. IV. Monographies et migrations socio-professionnelles. Les pertes de population du Lauragais-Razès Audois résultant des mouvements migratoires durant la période 1954-1962 ont été supérieures à celles observées entre 1953 et 1955. Par la suite, elles n'ont cessé de diminuer jusqu'en 1975. L'installation d'agriculteurs n'était pas rare il y a 25 ans, car les barreaux intermédiaires de l'échelle sociale existaient encore : même très réduite, la location de terres permettait encore au salarié de se mettre à son compte. Le statut du fermage voté en 1945-46 et la limitation des prêts aux seuls possesseurs d'une surface minimum a permis la réunion dans les mêmes mains du travail et de la propriété, mais a fait disparaître la location, filière d'accès à la profession. Les propriétaires de plusieurs « campagnes » ont cessé de louer et ont repris l'exploitation à leur compte, quitte à « y mettre » même provisoirement un régisseur. Le faire-valoir mixte s'est développé : le fermage venant compléter la propriété. Après une période relativement favorable pour les salariés agricoles, la mécanisation a décimé cette collectivité, comme celle des métayers, récemment acculturée. Contrairement à ce qu'on observe en Grande-Bretagne, la propriété était devenue la condition de la « survie » dans le métier d'agriculteur.

Voir l'article sur Persée