La scolarisation entre 17 et 20 ans. Démocratisation ou poursuite des inégalités ?

Par Olivia Ekert-Jaffé
Français

Résumé

Ekert-Jaffé Olivia. — La scolarisation entre 17 et 20 ans : démocratisation ou poursuite des inégalités ? Entre 1976 et 1983, les taux de scolarisation accélèrent leur progression. Les déterminants réels de ce mouvement n'apparaissent cependant pas clairement. S'agit-il d'une adaptation de la demande des familles à l'offre du système d'éducation ? S'agit-il d'une pression de la demande ? ou bien n'est-on pas en face d'un effet de structure : la réduction des inégalités démographiques (dimension des familles) entraînant une scolarisation des catégories qui jusque-là n'y avaient pas accès. Les essais de modélisation et la comparaison des cursus de deux cohortes d'élèves observés pendant 10 ans, à 1 1 ans d'intervalles permettent de préciser l'analyse. A 17 ans la demande potentielle excède l'offre : on reste massivement à l'école jusqu'à 18 ans si le nombre de places disponibles le permet; et cette généralisation de l'enseignement atteint toutes les catégories sociales (surtout les plus défavorisées), et toutes les dimensions de familles. Après cet âge, les critères sont autres, et les taux dépendent de la demande des familles, pratiquement inchangée depuis 1 1 ans et très différenciée selon la catégorie sociale. Le handicap des familles nombreuses s'accentue, sauf dans les catégories favorisées. Ainsi, à 19 ans, alors que le comportement de scolarisation des familles restreintes ouvrières rejoint lentement celui des catégories intermédiaires la situation des familles très nombreuses se détériore. Leur raréfaction n'est pas étrangère à la montée des taux de scolarisation à 18 et 19 ans.

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