La constitution de la famille en France depuis 1946

Par Chantal Blayo
Français

Résumé

Blayo Chantai. — La constitution de la famille en France depuis 1946. Le rajeunissement de l'âge au mariage des femmes à la fin des années cinquante et au début des années soixante, la venue plus fréquente des premières naissances et celle moins fréquente et plus rapide des naissances de rang 3 et plus ont non seulement masqué jusqu'en 1965 l'amorce de la réduction de la taille de la famille mais contribué à une augmentation trompeuse des indices annuels de fécondité. Quand les naissances de 1er et 2e rang cessent d'augmenter, la disparition progressive des naissances de rang élevé n'est plus compensée et on assiste à une baisse rapide des indices, accentuée après 1970 par une diminution des premières naissances et un allongement des intervalles intergénésiques. Ces naissances différées seront récupérées entre 1976 et 1980. Le niveau de la fécondité générale est en 1983-1984 légèrement inférieur à celui de 1976 et celui de la fécondité légitime un peu supérieur en raison de la baisse des mariages que ne compense pas l'augmentation des naissances illégitimes, pourtant très sensible, liée à l'augmentation de la proportion de femmes non mariées à tous les âges et à la baisse des conceptions prénuptiales. 90 % des couples devraient avoir au moins un enfant, 70 % un second et 30 % un troisième pour que la fécondité soit de 2 enfants par couple. Si l'infécondité volontaire se maintient à son niveau actuel, cette moyenne ne serait conservée que si près de 40 % des couples avaient au moins 3 enfants.

Voir l'article sur Persée