Transition démographique, transition alimentaire. II De la logique démographique à la logique alimentaire

Par Philippe Collomb
Français

Résumé

Collomb Philippe. - Transition démographique, transition alimentaire. II. De la logique démographique à la logique alimentaire. Dans un monde où les migrations des pays pauvres vers les pays riches sont trop limitées pour réduire les inégalités sociales entre les peuples, les pays pauvres doivent procéder à des importations de plus en plus massives de céréales, selon leur solvabilité. La proportion de population agricole dans la population active nationale permet d'estimer ce volume d'importation. Ce facteur est en effet un indice de développement au même titre que le Produit National Brut. On améliore l'estimation en classant les pays selon des caractères d'anthropologie sociale tels que la langue dominante. La démographie (fécondité, croissance démographique, urbanisation, etc.) ne semble pas liée au volume de céréales importées. Est-ce à dire que ces flux céréaliers ne constituent pas une réponse à de lourds déficits vivriers induits par de fortes croissances démographiques ? Rien de tel, les effets de la démographie diffèrent selon le niveau de fécondité. Aux basses fécondités, plus l'accroissement démographique est faible, plus les importations sont élevées. Aux fortes fécondités, c'est l'inverse. Mais aux fortes fécondités, alors que les pays au sous-sol le plus riche (pétrole, métaux précieux, etc.) peuvent importer d'autant plus de céréales que leur croissance démographique est forte, c'est l'inverse pour les autres. On ne peut plus alors parler de développement mais de récession économique.

Voir l'article sur Persée