Kempeneers Marianne. - La discontinuité professionnelle des femmes au Canada : permanence et changements Les générations féminines récentes parviennent-elles, mieux que leurs aînées, à se maintenir de façon continue sur le marché de l'emploi ? Pour répondre, il faut disposer de données rétrospectives sur le calendrier des mouvements «entrées-sorties» de l'activité, d'une suite de générations. Celles de l'Enquête sur la fécondité au Canada, menée en 1984 auprès des générations féminines nées entre 1934 et 1965, sont utilisées ici. Elles nous ont permis une lecture longitudinale du calendrier des interruptions d'emploi (définies comme arrêts d'au moins douze mois) survenues dans ces générations. La discontinuité professionnelle s'atténue moins dans les cohortes féminines récentes que ne pourrait le laisser croire la hausse du taux d'activité depuis un quart de siècle. Une seconde question se pose alors : quel rôle la présence d'enfants joue-t-elle dans la discontinuité professionnelle des femmes ? Une confrontation des données sur les interruptions d'emploi et la fécondité révèle une autonomie partielle de la discontinuité professionnelle des femmes par rapport à leur fécondité. La présence d'enfants est certes un facteur important, mais son impact a toujours été relatif et il tend à diminuer à travers les générations.