La fécondité en début de mariage. Réflexions sur le calcul des taux

I. Principes d'analyse
Par France Prioux
Français

Résumé

Prioux (France).- La fécondité en début de mariage. Réflexions sur le calcul des taux Pour étudier la fécondité des mariages à partir des statistiques de l'état civil, on calcule des taux de fécondité légitime par durée de mariage. Lorsque les statistiques le permettent, on préfère déterminer la durée par différence entre l'année de naissance et celle du mariage (différences de millésimes) ; car lorsque la durée est déterminée par référence au dernier anniversaire de mariage (durée révolue), les taux concernent des couples de promotions qui se chevauchent et sont entachés d'erreurs systématiques qui peuvent être importantes lorsque les deux promotions en présence sont d'effectifs trop différents. Mais les taux par différence de millésimes, et en particulier le taux à la durée 0 (naissance au cours de l'année civile du mariage) sont généralement biaises aussi. L'ampleur du biais dépend de la combinaison de deux facteurs : — la répartition mensuelle des mariages dans l'année : plus les mariages sont concentrés en fin d'année, plus le biais est important ; — la répartition des naissances par durée de mariage en mois : plus elle est concentrée en début de mariage, plus grand sera le biais. Ces deux facteurs conduisent généralement à une sous-estimation du taux à la durée 0, et à une légère surestimation des taux aux durées suivantes. Le calcul de taux non biaises nécessite en principe un classement des naissances selon l'année du mariage et la durée du mariage en mois. En l'absence d'un tel classement, nous proposons d'estimer des taux non biaises par la méthode de la moyenne pondérée ; les coefficients de pondération des mariages mensuels calculés pour un pays peuvent servir à corriger les taux dans un autre pays où la fécondité légitime est semblable. La méthode a été appliquée à quatre pays : en France, la correction à appliquer aux taux à la durée 0 est voisine de 10%; en Angleterre et au Pays-de-Galles, les biais sont presque nuls dans les années 1950, mais ont tendance à augmenter régulièrement; aux Pays-Bas et en Autriche, la sous-estimation du taux à la durée 0 a été beaucoup plus importante (30 à 37 %) dans certaines promotions où les mariages étaient particulièrement concentrés en fin d'année. Dans les synthèses longitudinales (les descendances), la sous-estimation du taux à la durée 0, si elle n'est pas trop importante, est à peu près compensée par la légère surestimation des taux aux durées suivantes. Ce sont les synthèses transversales qui apparaissent le plus souvent faussées : en Autriche, en 1987, la somme des naissances légitimes réduites est sous-estimée de près de 4%.

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