Maîtrise de la fécondité et appartenance sociale : contraception, grossesses accidentelles et avortements

Par Laurent Toulemon, Henri Leridon
Français

Résumé

Toulemon (Laurent), Leridon (Henri).- Maîtrise de la fécondité et appartenance sociale : contraception, grossesses accidentelles et avortements La diffusion spectaculaire des méthodes médicales de contraception depuis vingt ans, en France, a entraîné une homogénéisation des comportements dans les différents groupes sociaux. Il est devenu facile de parler de la contraception avec un médecin, et la pilule est utilisée massivement par les femmes jeunes. Cependant, le stérilet n'est pas encore autant banalisé. En particulier, les ouvrières et les femmes les moins diplômées sont de faibles utilisatrices, et la pratique du stérilet n'a sans doute pas atteint son maximum. Les méthodes médicales de contraception sont beaucoup plus appréciées que les autres, même si aucune méthode ne protège totalement contre le risque de grossesse accidentelle. Dans les années quatre- vingt, l'indice synthétique de fécondité s'est stabilisé au niveau de 1,8 enfant par femme. Nous avons calculé un indice similaire pour le nombre de grossesses accidentelles par femme : il est compris entre 0,8 et 1,0, dont 0,4 naissance accidentelle et 0,4 à 0,6 avortement volontaire. Les échecs de la contraception comptent pour une partie non négligeable de ces grossesses accidentelles, puisque au moins 0,3 grossesse par femme survient après des rapports sexuels théoriquement « protégés par une méthode de contraception ». Les femmes qui pratiquent les méthodes médicales, plus efficaces, ont moins de grossesses accidentelles, donc à la fois moins de naissances « non souhaitées » et moins d'a- vortements, ce qui conduit à une association plutôt positive entre naissances et avortements.

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