La mortalité et les causes de décès des Marocains en France 1979-1991.I. La mortalité générale. Une confirmation de la sous-mortalité masculine malgré les problèmes de mesure

Par Myriam Khlat, Youssef Courbage
Français

Résumé

Courbage (Youssef), Khlat (Myriam). - La mortalité et les causes de décès des Marocains en France. I. La mortalité générale : une confirmation de la sous-mortalité masculine malgré les problèmes de mesure Les décès enregistrés à l'état civil des Marocains en France (1979-1991) impliquent une très forte sous-mortalité. Les Marocaines sont moins favorisées que les Françaises. Les doutes que soulèvent ces résultats incitent à évaluer la complétude des décès; démarche qui n'est pas de mise dans des pays à statistiques complètes. Après évaluation et ajustement, la mortalité des enfants de moins de 20 ans (les deux tiers, nés en France) semble correctement prise en compte. Les omissions de décès paraissent faibles pour les femmes de plus de 20 ans, pas chez les hommes. Malgré l'ajustement la mortalité demeure plus basse que celle des Français : contrairement aux Marocaines par rapport aux Françaises. Pour l'un et l'autre sexe, les gains d'espérance de vie sont fulgurants au départ du Maroc. Vu leurs conditions de vie et d'habitat, le type d'activité professionnelle, le faible bagage éducatif, ces données surprennent. La sélection qui s'opère à la migration, le contrôle sanitaire, l'accès aux soins de santé du pays d'accueil et certaines habitudes de vie, plaident en faveur de cette moindre mortalité masculine immigrée. L'omission des décès des Marocains à l'état civil français pourrait s'expliquer par la réémigration au Maroc d'hommes en mauvaise santé. Par recoupements entre données, il ressort que les retours sont de plus en plus fréquents et que le candidat à la réémigration est souvent dans un état de santé précaire.

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