«L'analyse démographique est une phase capitale de toute recherche démographique ; bien conduite, elle fournit souvent des indications fructueuses sur l'interprétation à donner aux manifestations des phénomènes, aux particularités des structures de population, et elle peut aider à dégager certaines relations causales ou, du moins, à écarter certaines de ces relations suggérées de façon un peu trop légères par le seul bon sens ; à l'inverse, une analyse démographique fautive, quelle que soit l'ingéniosité que l'on déploie en aval de celle-ci, ne peut conduire qu'à des interprétations erronées» (R. Pressat, 1979). A ceux qui reprochent parfois aux démographes de se cantonner dans la description des phénomènes sans se soucier de leurs causes, L. Henry répondait de même : « Ce reproche est peu fondé. Il ne suffit pas de vouloir trouver les causes des phénomènes pour être capable de le faire. Pour réussir, il faut être bien équipé : l'impatient qui néglige de se bien équiper avant de partir n'arrive trop souvent à rien, quand il n'arrive pas à moins que rien, à des causalités illusoires. De cela les démographes sont conscients et c'est pour cela sans doute qu'ils se montrent prudents. ». Dans l'élaboration de cette discipline les chercheurs de l'INED ont toujours occupé une place de choix, comme le rappelle Yves Péron dans cet article, et comme en témoigne notamment la rédaction de manuels.