La place des familles à quatre générations en France

Par Sophie Pennec
Français

Résumé

Pennec (Sophie). - La place des familles à quatre générations en France Autrefois, il était exceptionnel, pour une personne à la retraite, d'appartenir à une famille comportant quatre générations successives. Aujourd'hui, une telle situation est beaucoup plus fréquente. Ce travail tente d'apprécier, pour les cohortes féminines nées de 1920 à 1950, quelle est la proportion de femmes qui vivent ou vivront dans de telles familles de l'âge de 50 ans à leur décès. On montre que les femmes nées en 1950 ont une probabilité de vivre, durant leur vieillesse, dans une lignée de quatre générations nettement supérieure à celles nées 30 ans plus tôt ; à 50 ans, cela concernait 26 % des survivantes des femmes nées en 1920 ; elles seront 44 % pour celles nées en 1950. Pour cela, nous avons construit un modèle « simple » qui permet, en premier lieu, de pallier au manque de données mais surtout de reconstituer les différentes générations en présence à partir des seules données de mortalité et de fécondité. Il nous permet de mesurer quelle est la part de la mortalité et celle de la fécondité dans l'augmentation que l'on observe mais aussi de nous intéresser à la composition précise de la famille et, en particulier, la position de la femme dans la lignée. On peut ainsi voir que la hausse à venir du nombre de familles de quatre générations est principalement due aux gains en matière d'espérance de vie et, en particulier, à la présence plus longue des parents et à l'augmentation du nombre de femmes qui vivront jusqu'à des âges élevés.

Voir l'article sur Persée