La transition de la fécondité en Iran

Par Marie Ladier-Fouladi
Français

Résumé

Ladier-Fouladi (Marie).- La transition de la fécondité en Iran La fécondité est restée pendant longtemps très forte en Iran et ne commence à baisser vraiment que dans la seconde moitié des années quatre-vingt. L'amorce de la transition de la fécondité sous la République islamique met en question les hypothèses qui attribuaient le maintien à un niveau élevé de la fécondité et le retard de la transition au retour de l'islam sur la scène politico-juridique iranienne. En effet les changements des lois, et plus spécifiquement l'institutionnalisation des règles de la charia depuis l'instauration de la République islamique, n'ont pas infléchi l'évolution démographique. Le retard de la transition en Iran s'explique dans un premier temps par un contexte socio-économique et culturel désavantageux, qui a d'ailleurs conduit les gouvernements successifs à entreprendre depuis les années soixante des mesures considérables pour le faire évoluer. L'examen des déterminants proches et lointains met clairement en évidence que l'évolution des circonstances socioculturelles et économiques, en particulier dans le milieu rural, est à l'origine de la baisse de la fécondité. La transition de la fécondité étant confirmée en Iran post révolutionnaire, elle invite à réviser les analyses qui, en se fondant sur les seuls discours politiques, avaient généralement négligé la mutation réelle de la société.

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