Évolution récente de la mortalité infantile à Bamako, Mali

Par Jean-François Etard, Belco Kodio
Français

Résumé

Kodio (Belco), Etard (Jean-François). - Évolution récente de la mortalité infantile à Bamako, Mali Le suivi de 4 575 enfants nés vivants issus de 4 718 femmes enceintes du quartier de Bankoni à Bamako, a permis d'estimer les différentes composantes de la mortalité infantile. La cohorte s'est constituée en 1989-1992, et la dernière naissance a eu lieu en août 1993. Les quotients de mortalité néonatale, post-néonatale et infantile ont respectivement été estimés à 15, 40 et 55,6 pour 1 000 naissances vivantes. Une analyse de survie a identifié certains prédicteurs indépendants de la mortalité infantile : la gémellité (RR = 5,0 [3,3-7,7]), la primiparité (RR = 1,5 [1,1-2,1]), la durée de résidence dans le quartier inférieure à 5 ans (RR= 1,4 [1,0-1,9]), les enfants nés entre 1991-93 (RR = 1,4 [1,1-1,9]) et pendant la saison chaude ou humide (RR = 1,4 [1,1-1,9]). Un biais de sélection lié à la proportion d'enfants nés vivants mais non revus à la date anniversaire est discuté. Cette estimation de la mortalité infantile, sur une courte et récente période, est inférieure aux estimations antérieures des années quatre-vingt de la ville de Bamako. Elle est cependant équivalente à la mortalité infantile sur la période 1983-1992 en milieu urbain sénégalais, où une forte baisse est observée depuis le milieu des années quatre-vingt. Une estimation récente pour la 3e ville du Mali (Sikasso) fournit des arguments pour une évolution identique à celle de Bamako.

Voir l'article sur Persée