Du bon usage des quipus face à l'administration coloniale espagnole

Sur l'histoire des idées et des savoirs démographiques
Par Carmen B. Loza
Français

Résumé

Loza (Carmen Beatriz).- Du bon usage des quipus face à l'administration coloniale espagnole Cet article aborde le problème de la constitution de la preuve par quipu dans le «droit des Indes». Autrement dit, il s'agit de comprendre les raisons pour lesquelles la Couronne et ses fonctionnaires acceptent d'utiliser les données (de population et fiscales) qui proviennent de cet instrument indigène construit à partir de cordelettes-registres mnémotechniques, capables d'enregistrer un £rand nombre d'informations. Le quipu est fondé sur un système de numération décimale. A partir de cet instrument il était possible de réaliser des opérations de calcul sans avoir systématiquement recours aux abaques. Pour restituer la dynamique de reconnaissance du quipu, nous avons établi une chronologie du processus de transaction entre les Indiens et les fonctionnaires à partir des quipus. Ainsi, nous avons suivi à partir de 1550 leurs premiers décodages officiels et leur introduction dans les dossiers juridiques, ceci jusqu'à l'octroi d'un statut aux quipus dans l'administration coloniale à partir dès 1570. L'analyse des dossiers de procès et du corpus des lois, garantissent la force probatoire des quipus au XVIe siècle, et montrent l'admission d'un savoir arithmétique et d'une technologie propre aux Indiens.

Voir l'article sur Persée