Le choléra et la question des logements insalubres à Paris (1832-1849)
Résumé
Le Mée (René).- Le choléra et la question des logements insalubres à Paris (1832-1849) Dès son apparition en Europe, en 1830, le choléra a déclenché un débat : la cause de sa propagation était-elle due à la contagion ou a l'infection ? Convenait-il d'isoler les malades ou de neutraliser les foyers d'infection ? Le caractère social de l'épidémie s'affirmant dès 1832 à Paris, la controverse idéologique dépassa le cadre de la médecine. S'appuyant sur les statistiques, les hygiénistes montrèrent qu'il y avait surmortalité dans les quartiers ouvriers du centre historique de la capitale due principalement, soutenaient-ils, à l'insalubrité des logements responsable de l'apparition et de la prolifération des miasmes. La seconde épidémie, en 1849, justifia leur position : la surmortalité atteignait toujours des taux supérieurs à la moyenne dans les quartiers populaires mais avait régressé dans le centre historique où des démolitions d'immeubles insalubres avaient eu lieu. La relation épidémie/logements insalubres était d'ailleurs confirmée dans les quartiers sud-est où subsistaient des taudis. L'hygiène publique était alors reconnue; cela permit le vote d'une loi sur la salubrité des logements. La lutte menée, contre les taudis en particulier, prenait alors un tour politique au service d'un nouvel urbanisme.