La double famille des enfants de parents séparés

Par Catherine Villeneuve-Gokalp
Français

Résumé

Villeneuve-Gokalp (Catherine).- La double famille des enfants de parents séparés L'augmentation des ruptures conjugales et des remises en couple suscite de nombreuses interrogations sur leurs conséquences pour les enfants. Les sources statistiques courantes étant insuffisantes pour les connaître l'Ined a organisé deux enquêtes, en 1986 et en 1994, pour saisir la situation familiale des enfants dont les parents ne vivent pas ensemble. En 1994, 17 % des enfants mineurs ne vivaient plus avec leurs deux parents, soit près de 20% de plus qu'en 1986. L'augmentation des ruptures familiales a eu pour conséquence un accroissement du nombre des familles monoparentales, mais elle n'a pas entraîné une progression des familles recomposées. En 1994, 1 1,5 % des enfants vivaient dans une famille monoparentale, 4,6% dans une famille recomposée et 1,1 % étaient séparés de leurs deux parents et vivaient dans un autre foyer. Le réseau familial des enfants ne vivant pas avec leurs deux parents est soit plus large que celui des enfants de parents unis (un enfant sur deux ayant un beau-parent et un sur dix en ayant deux simultanément) soit réduit de moitié (près d'un enfant sur quatre ayant au moins un parent décédé ou inconnu). Le risque majeur est celui d'une augmentation des enfants «privés» de père : 15 % de l'ensemble des enfants ne vivent pas avec lui contre 12 % huit ans plus tôt. Parmi ces enfants, un sur trois ne le voit jamais et cette proportion n'a pas varié depuis 1986. En revanche, la proportion d'enfants qui voient leur père au moins un week-end sur deux a augmenté d'un tiers, pour atteindre 40% en 1994. Les rencontres entre le père et ses enfants sont plus fréquentes lorsque le père ne se remet pas en couple et n'a pas d'autres enfants et lorsque la mère a rencontré un nouveau compagnon avec lequel elle ne cohabite pas.

Voir l'article sur Persée