Les familles esclaves aux Antilles françaises,1635-1848.

Par A. Gautier
Français

Résumé

Gautier Ariette.- Les familles esclaves aux Antilles françaises, 1635-1848 On a souvent considéré qu'il y avait peu de couples esclaves aux Antilles françaises parce qu'il y avait peu d'esclaves mariés; mais le mariage est un mauvais indicateur de l'existence de familles, car les maîtres comme les esclaves —femmes et hommes- refusaient le mariage. Sur la base de listes d'esclaves contenues dans les recensements nominatifs et les minutes notariales, ainsi que des registres d'état civil au moment de l'abolition, nous concluons que les esclaves n'ont pu vivre majoritairement en couples que sur les grosses plantations; ailleurs, un quart des esclaves auraient vécu dans de telles unions, un quart en auraient été empêchés et un quart auraient vécu dans des foyers monoparentaux, les autres étant isolés. Les deux tiers des enfants auraient connu leurs deux parents. Cependant, il y avait aussi une polygynie de fait et des «relations du dehors». On peut donc dire que le mul- tipartenariat stable est une tradition africaine qui a été adaptée aux conditions de l'esclavage.

Voir l'article sur Persée