Les naissances sont retardées mais la fécondité est stable

Par Laurent Toulemon, Magali Mazuy
Français

Résumé

Depuis 1976, année de stabilisation consécutive à la fin du baby-boom, le nombre de naissances est à peu près constant en France. Après avoir baissé au début des années 1990, il augmente depuis 1995 malgré la diminution du nombre de personnes en âge d’être parents : les premiers baby-boomers approchent de l’âge de la retraite, ils auront eu 2,1 enfants en moyenne par femme, mais auront été remplacés par des générations moins nombreuses à partir de 1973 en raison du retard de l’âge à la maternité.
À cause de ce retard, l’indice conjoncturel de fécondité est stable depuis 1976 à un niveau plus faible, aux alentours de 1,8 enfant par femme ; un modèle dans lequel la fécondité des femmes déjà mères varie avec l’âge du dernier enfant, et non avec l’âge de la mère, conduit à une estimation supérieure à 2,0 enfants par femme, proche de la descendance finale des générations. Cette dernière va baisser légèrement pour les générations nées après 1956, et pourrait se stabiliser aux alentours de 2,0 enfants par femme pour la génération 1970, en raison d’une légère augmentation de la part des femmes qui resteront sans enfant. Mis à part cette hausse de l’infécondité, la répartition des femmes selon le nombre d’enfants est remarquablement stable depuis vingt-cinq ans : les tailles de famille sont très homogènes, puisque près de deux femmes sur cinq ont exactement deux enfants.

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