Classer les individus selon leur participation au système productif : les « actifs » et les « inactifs » à la fin du XIXe siècle en France

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Par Agnès Hirsch
Français

La partition de la population entre « actifs » et « inactifs » est une construction du xixe siècle qui voit s’affronter deux conceptions de l’activité. La première, introduite au début des années 1860, vise à construire des « classes sociales » à partir de la position du chef de ménage afin de représenter la société par les liens de dépendance qui la structurent. La seconde, qui s’impose lors du recensement de 1896, renseigne l’état des forces productives sur le territoire. Cette nouvelle partition constitue à la fois le reflet des transformations du travail et leur vecteur. C’en est le reflet, car sa genèse traduit plusieurs bouleversements dans la représentation de l’activité : le passage de l’échelle du ménage à celle de l’individu, de l’activité familiale à l’activité collective dans l’établissement, de l’atelier à l’usine. Elle en constitue un vecteur, car elle ouvre la voie à l’utilisation des statistiques de l’emploi comme outil d’action : elle répond à la volonté de connaître le travail – et plus particulièrement le travail salarié – pour le réguler, notamment par la mise en place de certaines lois d’assurance.

Mots-clés

  • actif
  • inactif
  • population
  • recensement
  • travail
  • xixe siècle
  • France
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