De la confusion de langage à l'oubli : la déclaration des IVG dans les enquêtes quantitatives en population générale

La contraception et le recours à l'avortement en France dans les années 2000. Présentation et premiers résultats de l'enquête Cocon
Par Caroline Moreau, Nathalie Bajos, Jean Bouyer
Français

Résumé

Cette étude sur la sous-estimation des interruptions volontaires de grossesse (IVG) a deux objectifs : dresser un bilan comparatif de la sous-déclaration des IVG à travers différentes questions relatives à cet événement posées dans une même enquête et à partir des résultats de différentes enquêtes françaises récentes; estimer les erreurs de classement attribuables aux confusions de langage pour qualifier l’IVG.
Les données sont issues de l’enquête Cocon réalisée en 2000 qui porte sur les pratiques contraceptives et le recours à l’IVG en France. L’analyse s‘appuie sur un échantillon représentatif de 2863 femmes âgées de 18 à 44 ans.
Malgré un important travail de formulation des questions, la sous-estimation des IVG reste importante dans l’enquête Cocon (40 %). L’étude montre néanmoins l’intérêt de diversifier le vocabulaire utilisé pour qualifier l’IVG, qui conduit à limiter les erreurs de classement et donc à améliorer sensiblement la qualité des données. Elle conduit également à interroger le sens même de la sous-déclaration, qui semble incompressible quels que soient l’enquête et le mode de questionnement. Outre la difficulté de parler d’un événement vécu comme un échec, d’autres interprétations sont possibles, en particulier celle d’une occultation des événements de santé en général.

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