Trop pauvre pour se marier ?

Crise de l'emploi urbain et entrée en première union des hommes au Burkina Faso
Par Anne-Emmanuèle Calvès
Français

Résumé

En s’appuyant sur une enquête biographique détaillée réalisée en 2000 au Burkina Faso (EMIUB), cet article étudie l’effet de la détérioration des conditions d’emploi en milieu urbain au cours des années 1990 sur l’entrée en première union des hommes. Les résultats montrent que la première mise en couple des jeunes citadins est aujourd’hui clairement retardée et que le mode d’entrée en union s’est également transformé. Les périodes d’union libre sont plus fréquentes parmi les hommes de la jeune génération (1965-1974), certaines célébrations matrimoniales sont aujourd’hui reportées ou annulées et l’ensemble du processus matrimonial a tendance à s’étirer dans le temps. Si, pour la génération la plus ancienne (1945-1954), le premier mariage n’était pas une affaire d’argent, pour les hommes de la plus jeune génération, en revanche, l’obtention d’un emploi rémunéré est cruciale pour la formation d’une première union. Les résultats montrent également que, dans un contexte où les emplois urbains sont de plus en plus informels, on assiste à l’émergence d’inégalités face au mariage entre les hommes de la jeune génération selon le type d’emploi qu’ils occupent.

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