Les migrations sont, en tous pays, loin d'avoir la précision des statistiques d'état civil, parce qu'elles ne sont pas soumises à un contrôle aussi strict que la naissance, le décès ou le mariage. Les migrations internes sont plus difficiles encore à observer que les migrations internationales, surtout en l'absence de déclaration obligatoire du changement de résidence, ce qui est le cas en France. Des essais ont été tentés par des moyens divers, tels que l'utilisation des cartes électorales. Le recensement reste cependant la source principale de documentation. Pendant longtemps, seules ont été à peu près possibles les évaluations de migrations apparentes obtenues en comparant, pour chaque département (plus rarement et avec plus de chances d'erreurs, pour certaines villes), l'accroissement naturel et la variation entre deux recensements. Cette méthode différentielle est non seulement très sommaire, mais sujette à erreurs relatives, parfois notables. Grâce aux nouveaux renseignements recueillis au recensement de 1962, il est devenu possible de mieux connaître les migrations à l'intérieur du territoire. M. Yves Tugault chargé de recherches à l'I.N.E.D. étudie ici quelques aspects des migrations selon l'importance des localités.