Éléments pour une théorie des populations instables

Par Hervé Le Bras
Français

Résumé

Bien que les termes stable et stabilité créent facilement des confusions dans le public, la notion de population stable, introduite par A. Lotka avant la guerre de 1914, a constitué une découverte de première importance et a modifié profondément les méthodes d'analyse démographique, en fournissant un instrument théorique et pratique d'autant plus remarquable, que l'on ne peut pas trouver, dans l'histoire, d'exemple de marche d'une population à la stabilité, grâce à une longue période de constance des taux de fécondité et de mortalité par âge. Des généralisations de la loi de Lotka ont été proposées, comme aussi l'extension à des populations « quasi stables » (cas de nombreuses populations en voie de développement). Une population secouée, accidentellement décimée, avait jadis tendance à revenir à son état antérieur, du moins en composition par âges. M. H. Le Bras a, dans un précédent article, étudié les conditions de ce retour à la stabilité. Il aborde, cette fois, les conditions d'instabilité ? une population pour des lois de fécondité et de mortalité variables au cours des temps, notamment périodiques ou aléatoires, un passage d'un état à l'autre pouvant d'ailleurs être imaginé. Ces travaux ouvrent à la démographie une branche toute nouvelle et très étendue; ils recevront de nombreuses applications tant dans la connaissance des populations du passé que pour la prévision.

Voir l'article sur Persée