Les mesures de la fréquence du divorce. Une analyse comparative

I. — Progrès de l'analyse démographique
Par G. Wunsch, J. Duchène
Français

Résumé

La fréquence du divorce est souvent évaluée "en transversal", c'est-à-dire d'après les données d'une année t, soit parce que l'on ne dispose pas des données permettant une analyse par cohorte de mariages, soit parce que l'on désire expressément un indice "du moment". Six mesures différentes sont proposées ici (formules (a) à (f)), à partir du nombre de divorces D(a , t) observés à la durée de mariage a l'année t (ou son total : D(t)), du nombre de mariages M(t) conclus l'année t, du nombre N(a , t) de mariages non encore dissous l'année t et conclus a années auparavant (ou son total N(t)). Dans certaines formules interviennent aussi : e°, durée moyenne de vie d'un mariage, AD durée moyenne du mariage au moment du divorce, ou Am durée moyenne des mariages subsistants. Pour vérifier le comportement de ces divers indices quand les conditions ne sont pas stationnaires, une simulation est effectuée. On suppose que le nombre des mariages M (t), croit d'année en année, et qu'un changement intervient dans le calendrier des divorces (durée moyenne passant de 12 à 9 ans), sans que la fréquence finale soit affectée. La répartition des divorces par durée est ajustée par une fonction gamma : la figure la représente le moins bon ajustement obtenu (Danemark) et la figure lb le meilleur (Allemagne). Le modèle est sans mortalité pendant les 35 premières années de mariage, et sans migration. Le tableau 1 donne la valeur de divers indices transversaux, quand la fréquence par cohorte (vraie valeur), est posée égale à 100. On trouve en colonne : 2) l'évaluation obtenue par la construction d'une table du moment ; 3) l'évaluation par la formule (c) ; 4) l'évaluation par la formule (d), avec un calendrier-type (a^ français des années cinquante ; 5) même méthode, calendrier-type d'Allemagne fédérale ; 6) l'évaluation par la formule (a), la plus simple ; 7) l'évaluation par la formule (b) ; 8) l'évaluation par la formule (e) ; 9) l'évaluation par la formule (f). D'autres simulations sont effectuées : augmentation des mariages et de la durée, réduction des mariages et augmentation de la durée, réduction des mariages et de la durée. Le tableau 2 donne la somme des écarts absolus des estimations, par rapport à la valeur vraie de l'intensité, dans ces divers cas. Les meilleures méthodes sont, par ordre décroissant : la 9), qui demande des données assez élaborées ; la 6), somme des divorces réduits à l'effectif initial des promotions de mariages; et les 4) et 5), méthodes des calendriers-types.

Voir l'article sur Persée