La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de stratégie médicale ?

Par Jacques Vallin, France Meslé
Français

Résumé

Meslé France et Vallin Jacques. — La population des établissements psychiatriques : évolution de la morbidité ou changement de stratégie médicale. La diminution de la population asilaire amorcée dès l'après-guerre s'est accentuée dans les années soixante-dix. Ce reflux plus net pour les femmes que pour les hommes aux âges adultes ne concerne cependant pas les personnes âgées. De plus le nombre annuel des admissions a continué d'augmenter et c'est la durée moyenne de séjour qui a diminué. Cela implique en fait une plus grande fréquentation hospitalière. La schizophrénie, l'arriération mentale, la sénilité pour le sexe féminin, et l'alcoolisme pour le sexe masculin sont les causes les plus fréquentes d'hospitalisation. Les taux d'hospitalisés ont diminué pour toutes les catégories diagnostiques à l'exception de l'alcoolisme pour les hommes et de la sénilité pour les deux sexes. L'étude du mouvement hospitalier fait apparaître deux types de pathologies : une pathologie lourde (arriération mentale, schizophrénie) pour laquelle le nombre de premières admissions est peu élevé, mais la durée de séjour longue et les chances de sorties faibles; une pathologie plus légère (névrose) avec de nombreuses admissions, mais des durées de séjour courtes et de bonnes chances de sortie. Enfin, la surmortalité des malades hospitalisés dans les établissements psychiatriques est très importante, surtout chez les jeunes adultes.

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