Une notion intéressante : l'effectif moyen des générations soumises au risque. II. Quelques exemples d'application

Economie et population dans les pays en développement
Par Gérard Calot
Français

Résumé

Calot Gérard. — Une notion intéressante : l'effectif moyen des générations soumises au risque. II. Quelques exemples d'application. Ce deuxième article illustre, au moyen d'exemples, les résultats établis dans le premier, paru dans le précédent numéro de Population. Le cas de l'Espagne en 1982 est d'abord examiné : on connaît le nombre absolu des naissances mais on ne dispose pas encore des données par année d'âge qui permettraient de calculer l'indicateur conjoncturel de la fécondité. L'extrapolation graphique de l'effectif moyen des générations féminines d'âge fécond conduit à une estimation du résultat recherché. L'évolution de la fécondité en Alsace est étudiée de 1946 à 1983, sur la base des données statistiques suivantes : population féminine par âge au moment des recensements, naissances par âge de la mère pour les années de recensement et nombres annuels de naissances pour les autres années. Deux variantes sont examinées, l'une qui fournit directement l'effectif moyen alsacien des générations féminines d'âge fécond, l'autre qui met à profit la similarité des pyramides des âges entre l'Alsace et l'ensemble de la France et indexe en quelque sorte l'effectif moyen des générations féminines alsaciennes sur l'effectif moyen national dont l'évolution est connue par ailleurs. L'exemple de la population étrangère vivant en France montre que, même dans le cas d'une population soumise à un fort taux de renouvellement par migration externe et naturalisation, on peut utiliser la méthode appliquée à l'Alsace pour estimer l'indicateur conjoncturel annuel de la fécondité. La fécondité chinoise est étudiée au moyen du concept d'effectif moyen soumis au risque. D'une part les recensements permettent d'estimer l'effectif moyen qui, associé aux valeurs de l'indicateur conjoncturel annuel fournies par une enquête sur la fécondité, conduit à une estimation du nombre annuel des naissances et, par rapprochement avec la série annuelle des effectifs de population totale, au taux brut de natalité. D'autre part, on dispose des taux bruts de natalité déduits de l'enregistrement par l'état civil chinois. La confrontation des deux estimations conduit à une évaluation du taux d'omission des naissances par l'état civil. Le taux d'omission des décès peut se déduire de ces calculs, du fait de l'absence de migrations internationales, du moins si on tient pour fiable la série annuelle des effectifs de la population totale, mais les résultats obtenus conduisent à mettre en doute certaines valeurs de cette série. Enfin le concept est appliqué au cas de la primo-nuptialité masculine et féminine en France depuis 1946.

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